Pourquoi
le besoin « dinjection » a-t-il
existé ?
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Comment
la t-on abordé ? À quelle vitesse a-t-il
évolué ?
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Importance
de la seringue dANEL ?
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Le
règne du clystère est-il fini ?
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Sommaire
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Un
peu détymologie.
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Les
animaux constipés
!
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Linjection
nest pas une invention humaine !
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Du
lavement purgatif
au lavement vermifuge.
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Le
lavement auriculaire ou « clyster oricularius ».
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Le
lavement chez les Mayas.
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Invention
de la seringue à clystère.
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Le
concept dinjection parentérale.
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Les
premières transfusions sanguines
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Lancêtre
de la seringue hypodermique = la seringue
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Calibrage
des aiguilles hypodermiques ...
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L
apothéose
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La
nouvelle génération = le matériel jetable.
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Un
peu détymologie.
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Il
me semble toujours souhaitable de regarder, même
sommairement, létymologie des mots employés/étudiés.
SERINGUE vient du grec ancien « surigx,
surrigga » qui signifie roseau, flûte puis du
grec « syringos » pour une sorte de canne
ou de flûte. Ce mot est devenu « syringa »
en latin, puis « siringue ou ceringue » en
vieux français. Doù le nom donné au
seringa, son bois vidé de sa moelle ayant servi à
faire des injections.
CLYSTERE
provient du grec « klustêr », de
« kluzein » = laver. Ce terme a donné
« clyster » en latin.
INFUSION
du latin « infusio »,
action de répandre dans. Qui a donné laction
dinfuser dans un liquide une substance dont on veut
extraire les principes solubles.
Les
animaux constipés
!
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La
majorité des espèces animales possèdent un
tube digestif ouvert aux deux extrémités. La
physiologie digestive est souvent basée sur un équilibre
entre « les entrées et les sorties »,
permettant le prélèvement des nutriments
nécessaires au bon fonctionnement des organismes
considérés. Pour chaque espèce, cet
équilibre est le fruit de milliers dannées
dévolution. Or, pour certaines espèces dont
lHomme, un des paramètres intervenant dans
léquilibre est fluctuant. Il sagit du régime
alimentaire. Pour simplifier et nous en tenir à lHomme
uniquement, nous dirons quau fil des millénaires
notre régime alimentaire a fortement changé (voir
page
. ) alors que notre morphologie et physiologie
digestives se sont peu modifiées. La constipation est une
des conséquences de cette dérive, même si
elle nest pas toujours la seule cause (voyez votre
gastro-entérologue !). On peut penser que nous
connaissons des problèmes de constipation depuis
20
000 ans (? !).
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Linjection
nest pas une invention humaine !
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Le
point de départ de « grandes idées
humaines » réside souvent dans lobservation
éclairée du monde vivant, ou directement des
animaux qui nous entourent. On raconte que le principe « daider
à lévacuation des matières fécales »
(= lutter contre la constipation) serait venue à PLINE
lAncien, naturaliste romain, (23-79 apr. J.C.) en observant
des ibis (= oiseau sacré de Thot, dieu de la sagesse en
Egypte). Ces oiseaux sont naturellement constipés. Ils
doivent sadministrer des lavements à leau de
mer
pour faciliter lexpulsion de leurs selles. Leur
long bec courbe servant de canule. Pendant des millénaires
avant J.C. et jusquau 15ème après J.C., on
sadonna sans vergogne aux lavements intestinaux, vaginaux
et doreille. On saida dune vessie puis dune
poche en cuir pour servir de réservoir. Un tuyau de roseau
ou de sureau faisant fonction de canule rudimentaire. En pressant
ou entortillant le réservoir, on expulsait le liquide
contenu.
Du
lavement purgatif
au lavement vermifuge.
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Un
corollaire de cette nouveauté fut linvention de la
purgation vermifuge . Ladministration deau sous
pression dans le fondement engendra un des premiers exemples
dintervention à but thérapeutique. Fort
heureusement, on se cantonna aux cavités naturelles de
lorganisme. On attribue à CELSE, Aulus Aurelius
Cornelius Celsus (53 av. J.C. -> 7 après J.C.), la
pratique de lavements huileux vermifuges après ingestion
de lupin ou dail. De même RUFUS, médecin grec
du premier siècle après J.C., conseillait des
clystères irritants vermifuges à base deau
salée et dhuile de ricin ou de tisane de centaurée,
dabsinthe, de lupins ou de résine de cèdre.
Quatre siècles plus tard, un médecin à
Constantinople ORIBASE (325-403) conseillait également les
lavements vermifuges. Il préconisait lutilisation
dune canule en corne, aménagée de plusieurs
trous sur sa circonférence.
Le
lavement auriculaire ou « clyster oricularius ».
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Une
seringue à piston aurait été décrite
à la même époque. Son utilisation est
mentionnée par PHILON (environ 230 av. J.C.), médecin
à Byzance, pour instiller de leau de rose dans le
conduit auditif. CELSE recommande également dans son livre
« De Medecina » le lavement doreille
pour combattre les écoulements purulents ou extraire les
corps étrangers du conduit auditif externe. Il utilise le
vocable « clyster oricularius » même
pour évoquer son utilisation en urologie. Puis la seringue
pour lavage doreille tombe en désuétude
et ne sera ré-inventée quau 19ème
siècle.
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Le
lavement chez les Mayas.
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Les
nombreuses scènes de lavement qui ornent certaines
poteries mayas semblent indiquer que des lavements-intoxication
étaient pratiqués lors de rituels chez les Mayas.
Certaines scènes de vomissements suggèrent que des
boissons alcooliques pouvaient être administrées
sous forme de lavements. On a expérimentalement démontré
depuis linduction ou lexacerbation de lébriété
après administration dalcool par voie rectale.
Dautres scènes suggèrent que le tabac, le lys
deau (hallucinogène ?) et dautres plantes
à fleurs pouvaient entrer dans la composition des
lavements.
Invention
de la seringue à clystère.
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Ce
nest quau 16ème siècle que litalien
Marco GATENARIA inventa une seringue destinée à
administrer les lavements. Dabord en bois puis en métal,
..
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En
1668, le médecin hollandais Regnier De GRAAF, auteur de
« De Clysteribus », imagina une tige
flexible permettant lauto-administration du lavement. Le
chirurgien de terrain Jean SCULTET (1595-1645) publie à
Lyon en 1672 « lArsenal de la Chirurgie »
= « Armamentarium chirurgicum » dans lequel
il décrit lemploi de chaque instrument. On y trouve
une seringue à lavement avec son tuyau droit
(matriculaire) et courbe (auriculaire) ainsi quune seringue
à clyster avec son petit chapeau et les bougies
Alfred FRANKLIN, dans « le Médecin charitable »
recommande "deux seringues avec leur étui ;
lune pour servir à la maison avec deux canons
divoire (= canules), lun pour donner clystère
aux grandes personnes et lautre pour les petites. On y
ajoute un pot destain à mettre clystère, pour
le garder et faire chauffer lorsque lon le voudra donner.
La seconde seringue se présente avec deux canons de buys,
pour prester charitablement aux pauvres quand ils en auront
affaire ".
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Le
concept d injection parentérale.
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Lhomme
étant parfaitement « rodé » à
ladministration de substances dans les cavités
naturelles de lorganisme sabouchant à
lextérieur
lidée lui vint de
leffectuer après avoir fracturé la peau. Mais
les « avancées technologiques »
doivent attendre « lacquisition des
connaissances » pour ouvrir la voie à de
nouveaux domaines.
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On
sait que Léonard de VINCI (1452-1519) pratiqua des
injections à visée anatomique dans les vaisseaux,
bronchioles et autres cavités à explorer. On doit
le considérer comme un précurseur de William
HARVEY (1578-1657). Mais il fallut plus dun siècle
pour que ce dernier précise le fonctionnement de la
circulation sanguine (1628). Enhardis par cette découverte
majeure, durant tout le 17ème siècle, les
expérimentateurs donnèrent corps au concept
dinjection parentérale.
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Les
premières tentatives dinjections intraveineuses
semblent avoir été réalisées par un
servant de chasse à courre en 1642, en Allemagne de lest.
De même, en 1656, Sir Christopher WREN (1628-1694),
astronome/mathématicien/architecte à Oxford,
injecta par voie intraveineuse différents alcools à
des chiens. SCHOTTUS raconte quà la Cour du Prince
palatin RUPPERT, un « amusement »
consistait à enivrer ou purger des chiens en leur
injectant dans les veines du vin dEspagne ou une liqueur
purgative. A cette époque, il ny avait quun
pas entre lexpérimentation animale et humaine. Il
fut très rapidement franchi. Johann Daniel MAJOR
(1634-1693) fut le premier à tenter cette expérience
chez lhomme, en 1662 quil publia dans le premier
livre relatant des injections intraveineuses « Chirurgia
Infusoria » paru en 1664.
|
En
1665, SCHMIDT réalisa la première tentative de cure
de la syphilis par injections intraveineuses
..
|
En
1685, Johan Sigismund ELSHOTZ (1623-1688), médecin de
lElecteur de Brandebourg, réalisa les premiers
essais infructueux danesthésie intraveineuse quil
relata dans son livre « Clysmatica Nova »
en 1667. J.M. PELT (
) cite FABRICIUS qui, en 1668 «
voulut expérimenter les effets que produirait linfusion
de quelque médicament dans les veines dun homme ».
Il passa à lacte en infusant avec un siphon deux
dragmes de purgatif dans la veine médiane du bras droit de
trois malades. Pauvres cobayes humains ! Frédéric
DEKKERS à Leyde (1695) enseigne ladministration dans
larrière-gorge de substances médicamenteuses
à laide dune seringue et canule en argent, en
cas dangine grave avec difficultés respiratoires.
Une fort belle illustration figure dans son Traité
« Exercitationes praticae circa medendi methodum ».
Mais rappelons que les instruments utilisés étaient
des vessies danimaux ou des seringues à lavement
adaptées
Les aiguilles creuses n'existant pas, la
veine était disséquée pour être
perforée. Comme les notions dasepsie et dantisepsie
étaient inconnues, on imagine aisément pourquoi la
mortalité entourant ces expériences les fit tomber
en désuétude.
|
Par
contre en 1776, le médecin allemand KOHLER réalisa
une injection dont lindication perdurera jusquau
20ème siècle. Chez un patient en état
détouffement par obstruction sophagienne, il
administra du tartrate dantimoine par voie intraveineuse,
provoquant de violents vomissements salutaires.
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Les
premières transfusions sanguines
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Il
est vraisemblable que litalien Francesco FOLLI, vers 1654,
réalisa les premières tentatives de transfert du
sang dun animal vers un autre. Mais cela neut que peu
de retentissements. Après un siècle de
tâtonnements, au 17ème, on pratiqua les premiers
essais de transfusion sanguine. Le médecin britannique
Richard LOWER transféra le sang veineux dun chien
dans les veines dun autre chien. Très logiquement,
on expérimenta des animaux donneurs (agneau)
pour
lhomme.
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DENYS,
Professeur de philosophie et de mathématiques pratiqua en
1667 la première transfusion sanguine chez un jeune homme.
Après avoir retiré environ 3 onces* de sang, il
injecta 9 onces de sang dagneau
On imagine les
décès lorsque lopération était
correctement effectuée !
*
1 once = 28,349 g
Lancêtre
de la seringue hypodermique = la seringue dANEL .
|
Au
début du 18ème siècle, le chirurgien
français Dominique ANEL (1679-1730), fit construire une
seringue sur le modèle de la seringue à lavement,
mais beaucoup plus petite.
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Dans
« A Medical Dictionary » de R. JAMES paru
en 1745, figure une seringue dAnel et ses sondes.
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Une
illustration de lEncyclopédie Diderot et dAlembert
représente une seringue dAnel munie de son «
siphon pour la succion des plaies ». Il sagit
dune seringue en argent, à piston coulissant, dont
le corps se termine par un embout à base carrée sur
lequel se vissaient différentes canules, sondes ou
aiguilles. Les chirurgiens-barbiers lutilisaient uniquement
pour nettoyer les plaies ou irriguer les cavités
naturelles du corps.
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Ré-invention
de la seringue auriculaire ...
|
En
1821, Jean-Marc Gaspard ITARD (1775-1838), médecin
otologiste et chirurgien au Val-de-Grâce, préconise
pour « la première nouvelle fois »
lirrigation de loreille à laide dune
seringue dans le but de faciliter lécoulement dun
excès de cérumen. Lidée est rapidement
reprise et appliquée par BECK à Freiburg (1827),
FABRIZI à Modène (1839) et enfin SCHMALZ à
Dresde (1846) qui introduisit « le plateau en forme
de haricot » chargé de recevoir leau de
rinçage. KRAMER à Berlin (1860) propose un « petit
sac en forme de seringue » fabriqué dans un
ruban, destiné à lauto-lavement auriculaire .
Durant environ 200 ans, du
milieu du 16ème au milieu du 18ème siècle,
on chercha quelquefois à fracturer la peau et les parois
veineuses à laide le plus souvent de plumes doie
taillées.
Les
premières seringues hypodermiques
|
Il
fallut attendre 1841 pour que le chirurgien Charles Gabriel
PRAVAZ (Pont de Beauvoisin 1791- Lyon 1853) améliore
la seringue dAnel en ladaptant aux administrations
parentérales précises. Il désirait injecter
dans un anévrisme du perchlorure de fer coagulant. Pour ce
faire il conçut et fit fabriquer par les établissements
CHARRIERE une seringue en argent de 3 cm de longueur et 5 mm de
diamètre. Le piston avançait en se vissant,
permettant ainsi le contrôle de la quantité de
substance injectée( en loccurrence 30 gouttes).
Canules et trocar étaient en or ou platine. Une fois la
canule mise en place à travers le derme du sujet, le
trocar était retiré de la canule. Il ne restait
plus quà visser la canule sur lembout de la
seringue.
|
Comble
dironie, C. G. PRAVAZ nexpérimenta que peu, ou
pas, sa seringue chez lHomme. Ce faisant il initia tout de
même la sclérothérapie des varices. Cest
le chirurgien L. J. BEHIER qui la dénomma « appareil
ou seringue de PRAVAZ » et en popularisa lutilisation
en Europe.
|
En
1841, Zophar JAYNE (Illinois) invente un dispositif pour le
traitement des hernies inguinales par injection de substance
irritante dans le sac herniaire. Il sagit dune
seringue effilée à une extrémité qui,
affûtée, peut servir daiguille. Une ouverture
latérale a été pratiquée dans le
corps de la seringue, par laquelle la substance peut être
introduite.
|
En
1845 le chirurgien Irlandais Frances RYND modifie la seringue
dite de PRAVAZ pour administrer de la morphine par voie
parentérale. Il invente un instrument quil nomme
« Rétractable Trocar ». Cet
instrument est basé sur le même principe que le
dispositif breveté par Z. JAYNE. La morphine avait été
isolée de lopium en 1805 par Frierich SERTURNER,
mais son utilisation retardée de 40 ans !
|
En
1853, LENOIR de lHôpital Necker de Paris, lui apporte
deux importantes modifications. Tout dabord il rend visible
la substance injectée en dotant le corps métallique
de la seringue dun fût en verre. Ensuite il visse une
fine canule à lextrémité de la
seringue et lintroduit dans le derme à travers la
traditionnelle canule, plus large, dont on a retiré le
trocar.
|
La
même année, Alexander WOOD, chirurgien à
Edinbourgh, utilise une seringue appelée « seringue
de FERGUSSON ». Son corps est en verre dune
longueur de 9 cm et dun diamètre de 1 cm, terminé
par une partie conique et effilée. Son piston en verre est
muni dun joint en coton pour lajuster au corps
cylindrique non calibré. Ce dispositif nécessite
lutilisation dune lancette pour fracturer lépiderme
et permettre lintroduction de la partie conique et effilée
de la seringue. WOOD va modifier cette seringue en calibrant son
corps pour améliorer létanchéité
du piston et ajouter un embout fileté pour visser une
aiguille creuse. A. WOOD semble avoir utilisé laiguille
creuse jusquen 1855, sans le publier. Toutefois, son nom
est désormais associé à linvention de
laiguille creuse.
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Mais
cest finalement le système canule/trocar qui
simpose. En 1869, les établissements CHARRIERE,
dirigés par Joseph-Frédéric-Benoit
CHARRIERE, pérennisent leur fabrication en adoptant
le corps de seringue en verre enserré entre deux anneaux
métalliques. La même année LÜER, un
concurrent parisien de CHARRIERE, apporte deux
modifications fondamentales. Ce fabricant crée un système
dembout conique pour adapter facilement laiguille
creuse à la seringue. Puis il remplace le piston-vissé
par un piston à course libre de type « pousser-tirer »
que lon actionne par une simple pression du pouce. La tige
de ce piston est toujours métallique et porte une vis de
calibrage dont le réglage permet dinjecter une
goutte de produit pour chaque millimètre de course du
piston. Le « cône LÜER » aura
son homologue sous forme de « cône PRAVAZ ».
Le diamètre moyen du cône PRAVAZ étant
inférieur à celui du cône LÜER, les
aiguilles de type LÜER ou PRAVAZ durent perdurer jusquau
milieu du 20ème siècle.
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Puis
Stanislas LIMOUSIN inventa lampoule de verre
|
Deux
avancées vont catalyser lévolution des
injections parentérales. On imagine aisément
limportance de linvention du brûleur à
gaz de R. W. BUNSEN (voir page
) qui décupla les
possibilités de travail du verre. Mais dautres
facteurs étaient également nécessaires. Il
fallait que les idées et les faits évoluent au
niveau de l'asepsie et de l'antisepsie. Les travaux de
LISTER-KOCH-PASTEUR, et de leurs prédécesseurs plus
ou moins célèbres ou obscurs furent primordiaux.
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PASTEUR
et la seringue hypodermique.
|
PASTEUR
étudia dabord des maladies animales transmissibles
par voie buccale (choléra des poules, rouget des porcs,
charbon). Mais un jour il eut besoin de faire pratiquer par ses
collaborateurs JOUBERT et CHAMBERLANT une administration par voie
parentérale.
|
Il
sagissait dinjecter sous la peau dun cobaye une
culture pure de microbes. Chamberland se rendit aux établissement
LÜER, fournisseur dinstruments de chirurgie. Il acheta
une seringue de Pravaz. Chamberland (physicien) et Pasteur
(chimiste) connaissaient son maniement long, complexe
et non stérile
mais aucun nen avait
lexpérience.
|
Pasteur
conseilla à Chamberland de solliciter laide dun
jeune étudiant en médecine qui préparait les
cours de DUCLAUX à la Sorbonne. Il sagissait dEmile
ROUX ! Ce dernier arriva vers midi. Il prit le cochon dInde
dune main et linocula rapidement sous la peau. Emile
ROUX venait de signer son contrat dembauche avec PASTEUR.
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Quelques
années plus tard, Robert KOCH (1843-1910) initia à
Berlin le premier cours de microbiologie.* Cet enseignement
récapitulait une longue série de découvertes
(cultures pures, Postulat de KOCH, bouillon de culture, gélose
nutritive, pipette dEHRENBERG, etc
). Dans ce domaine,
PASTEUR estima lévénement à sa juste
valeur
et envoya Emile ROUX suivre le premier cours de
R. KOCH ! On imagine facilement la moisson de connaissances que
le jeune « stagiaire » engrangea. Il
rapporta notamment une « pipette dEHRENBERG »,
tube de verre que lon effile à la flamme dun
bec BUNSEN, pour servir à la manipulation des bactéries
ou les inoculer à lanimal dans des conditions
dasepsie correctes.
|
Il
sagit de la fameuse « pipette PASTEUR »
que tous les biologistes connaissent mais qui aurait dû
sappeler « pipette dEHRENBERG ».
Puis le Dr E. ROUX mit au point une seringue entièrement
en verre, donc STERILISABLE. En forme dampoule munie dune
aiguille métallique, son piston était constitué
par une tige filetée portant des graduations. Au fur et à
mesure que lon « vissait » le piston
dans le bouchon de la partie supérieure de la seringue, on
faisait apparaître le volume de liquide injecté. Le
Dr ROUX lutilisait pour pratiquer de relatives anesthésies
par la morphine. Puis on fabriqua des modèles en verre
dont le corps de seringue gradué recevait un piston dont
létanchéité était assurée
par un anneau de caoutchouc entourant sa base.
|
*
En effet le 1 er cours de la Bactériologie naissante
française, « Le Grand Cours de Microbiologie »
donné par Emile ROUX sous la directive de PASTEUR à
lInstitut du même nom, ne fut donné quen
en 188
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Calibrage
des aiguilles hypodermiques :
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Le
système de calibrage des aiguilles hypodermiques,
cathéters, sondes et fils de suture est basé sur le
système anglais de mesure de l'épaisseur du fil de
fer. En labsence de normes officielles, les fabricants
définirent des calibres directement corrélés
avec les procédés de tréfilage. Ce système
a été standardisé vers 1884. Chaque taille
du calibrage était exprimée en multiples de 0,001
inches, soit 0.0254 mm. J.-F.-B. CHARRIERE a uniformisé
lincrément entre les tailles des calibres (1/3 de
mm). Ce système fut connu sous le nom de « French
Gauge ». Au début du 20 ème siècle,
ce calibrage a été modifié par ladoption
du « Système dUnités
International ».
|